Le cancer du sein figure parmi les tumeurs malignes les plus fréquentes au monde selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La bonne nouvelle c’est qu’on peut prévenir celui-ci. Yoheda met à disposition les conseils du Dr Elame Franck, résident en oncologie.
Un message en circulation dans les réseaux sociaux depuis la fin du mois de janvier, invite les femmes atteintes du cancer du sein à s’enregistrer pour bénéficier d’une opération de prise en charge gratuite lancée par une fondation africaine spécialisée dans la lutte contre le cancer pour le compte de cette année 2024. Après vérification, cette information est inexacte comme nous l’avons rapporté dans un précédent article. En marge de cette vérification, nous avons recueilli auprès de l’expert oncologue, le Dr Elame Franck, des conseils pour la prévention du cancer du sein. Comme le souligne une maxime sociale, prévenir vaut mieux que guérir. Ces conseils formulés s’articulent autour des facteurs de risque modifiables, non modifiables, de l’auto-examen des seins, l’apport des hommes et les contraintes liées à l’évolution de la femme.
Les facteurs de risque modifiables
L’oncologue invite les femmes à travailler sur les facteurs de risque de cancer qu’ils peuvent modifier, afin de ne pas avoir le cancer de sein. Il s’agit d’éviter le port des vêtements serrés (soutien gorges), de la surcharge pondérale, de l’alimentation trop grasse, de l’alcool, du tabac et l’exposition aux rayons X. « De façon générale, il faut savoir que la prévention va consister à agir sur les facteurs de risques, donc les facteurs modifiables, le port des soutiens gorges serrés, la sédentarité, la prise de tabac. C’est sur ces facteurs qu’il faudra agir déjà en prévention primaire, c’est éviter le tabac, mener une activité physique régulière, lutter contre l’obésité et éviter les ports des soutiens gorges serrés. Ça ce sont les facteurs de risque qui ont été trouvés et qui peuvent être modifiés », conseille le Dr Elame.
Les facteurs de risque non modifiables
A côté des facteurs de risque modifiables, il y a ceux qui sont non modifiables. C’est à dire qu’il y a des prédispositions héréditaires chez un petit nombre de femmes (Mutations des gènes BRCA) ou desantécédents familiaux chez 1 ou plusieurs membres de la famille de 1er degré (père, mère, sœur, fille). Toutefois, cela ne veut pas dire que la fille va automatiquement avoir la maladie. C’est une possibilité. « Sur les autres facteurs de risques qui ne peuvent pas être modifiés, il faut avoir un regard attentif, c’est à dire être prévoyant. Par exemple, une fille qui a dans sa famille sa maman qui a un cancer du sein ou alors qui a eu un cancer de l’ovaire ou alors un papa qui a eu un cancer de la prostate. Parce que ces cancers ont généralement les mêmes mutations. C’est la mutation du gène BRCA. C’est le cancer de la prostate, de l’ovaire et du sein. Donc si une fille a dans sa famille un antécédent du cancer du sein, cancer de la prostate, cancer de l’ovaire, c’est une possibilité qu’elle ait cette mutation-là. Ça ne veut pas dire qu’elle aura forcément cette mutation, ça veut que chez cette patiente, il faudra être attentif, il faudra être plus rigoureux chez elle en terme de dépistage », ajoute l’expert. Il y a aussi des risques hormonaux comme la puberté précoce (premières règles avant 12ans), la ménopause tardive (≥50ans), la nulliparité, la maternité tardive (≥30 ans) et la prise de pilules contraceptives.
L’auto-examen des seins par les femmes
Toujours dans le cadre de la prévention, l’auto-examen est aussi important. C’est dans ce sens que l’oncologue invite les femmes à examiner régulièrement leurs seins pour déceler des anomalies avant de se rendre à l’hôpital pour des examens complémentaires. « Concernant le dépistage en lui-même, il faut déjà apprendre à connaitre ses seins, connaitre son corps. Ce n’est pas seulement pour les dames, les hommes devraient aussi aider à maitriser à rechercher ces signes-là. Il faudrait qu’elle sache s’auto examiner, c’est à dire qu’elle sache palper ses seins, du moins regarder s’il y a des anomalies, s’il y a un écoulement. Qu’elle se mire au moins une fois par semaine, c’est important et en dehors des règles, parce que pendant la période des règles, généralement la morphologie des seins peut être modifiée. Il peut avoir des douleurs qui sont lies aux hormones, du aux règles. Donc c’est en dehors de la période des menstruations qu’il faut généralement faire de l’autopalpation, un examen des seins chez la dame », poursuit le spécialiste.
Le rôle des hommes
Le conseil précédemment donné aux femmes est aussi adressé aux hommes qui ont un rôle essentiel dans la prévention du cancer du sein. « Le partenaire a également un rôle essentiel. Vous avez souvent entendu dire que le fait pour des hommes de sucer les seins de leur femme prévient le cancer du sein, ce qui n’a pas été prouvé par la science. Par contre, le fait qu’un homme apprenne à palper les seins, à maitriser le corps de sa partenaire, à toucher comme il le faut, ça peut permettre de déceler des anomalies un peu plus tôt. C’est à dire de faire des remarques, de dire oh chérie ! Voilà ! , il y a cette boule qui n’était pas dons ton sein il y a deux mois, pourquoi ! Voilà !, ce qu’il y a quelque chose qui ne va pas. C’est dans ce sens qu’on peut avoir un dépistage peut-être précoce et puis amener sa partenaire à l’hôpital pour un dépistage. Voilà l’importance. Généralement c’est la palpation des seins à la maison, la visualisation des seins, les regards sur des anomalies », propose-t-il.
Nécessité de consultation pour les femmes à partir de 40 ans
Le cancérologue invite les femmes qui entament la quarantaine à faire régulièrement des consultations chez le gynécologue pour prévenir le cancer. « Pour des femmes qui ont des facteurs de risque, ou alors des femmes à partir de 40 ans, faites des consultations régulières à l’hôpital. A partir de 40 ans, les consultations chez le gynécologue doivent entrer dans la routine. Il ne faut pas seulement attendre les campagnes massives de dépistage, au risque qu’il ne soit tard. suggère-t-il.
Chers lecteurs, nous espérons que vous allez mettre en pratique ces conseils.
Chancelin WABO