Au cours de l’émission température, spécial FSPI-TE du mois d’août 2024, Romulus Dorval Kuessie et ses deux invités ont parlé des conditions climatiques qui menacent l’éducation des jeunes camerounais.
Les effets du changement climatique sur l’année scolaire
Le changement climatique est une menace de plus en plus réelle pour l’éducation au Cameroun. Les élèves subissent les conséquences de conditions météorologiques extrêmes, telles que les pluies torrentielles, les inondations et les périodes prolongées de sècheresse. Ces perturbations nuisent non seulement au calendrier scolaire, entrainant des fermetures temporaires d’écoles, mais elles créent également des environnements d’apprentissage peu propices, ou la concentration et l’engagement des élèves sont gravement affectés.
En périodes de chaleur, les élèves subissent toujours. Des températures élevées peuvent rendre les salles de classes inconfortables, surtout pour ces établissements-là qui ne respectent pas l’effectif donné par l’Etat qui est de 60 élèves maximum par salle de classe.
En dehors des interruptions scolaires, la santé des élèves se dégrade en raison de l’augmentation des maladies liées au climat. Des affections comme le paludisme et les infections respiratoires, exacerbées par des conditions climatiques défavorables, poussent les élèves à s’absenter. Ceci réduit ainsi leur capacité à suivre le rythme des cours et affecte leurs performances académiques. Le phénomène de l’insécurité alimentaire ajoutée à la malnutrition, qui découle des crises agricoles causées par le climat n’est pas en reste. Les élèves mal nourris souffrent des problèmes de concentration, ce qui nuit à leur capacité à s’engager dans leur apprentissage.
Le changement climatique exacerbe souvent les inégalités sociales. Les élèves issus de milieux défavorisés sont souvent plus vulnérables aux effets du changement climatique, ce qui peut accroître les disparités en matière d’éducation. Les déplacements dus aux catastrophes climatiques peuvent également réduire l’accès à l’éducation pour ces populations.
Esquisse de solution
Pour répondre efficacement à ces défis, plusieurs solutions peuvent être envisagées et mises en œuvre.
Tout d’abord, une amélioration significative des infrastructures scolaires est indispensable. Cela inclut la construction d’écoles résilientes, dotées de toits étanchés, de systèmes de drainage efficaces et d’espaces pédagogiques temporaires en cas d’inondations. Ces efforts permettront de garantir que l’éducation puisse se poursuivre, même en période de conditions météorologiques extrêmes.
Ensuite, il est crucial de mettre en place des programmes éducatifs ciblant le changement climatique. En intégrant des thèmes environnementaux et de santé dans le cursus, nous pouvons sensibiliser à la fois les élèves et les enseignants, en les préparant à faire face à ces défis. De tels programmes peuvent inclure des ateliers sur la gestion de l’eau, l’agriculture durable et les pratiques saines, renforçant ainsi les connaissances et l’adaptation au changement climatique.
En parallèle, des partenariats avec des organisations non gouvernementales (ONG) peuvent jouer un rôle essentiel. En collaborant avec ces organisations, les écoles peuvent recevoir un soutien alimentaire et aussi médical, essentiel pour les élèves vulnérables. Ce soutien pourrait inclure des programmes de distribution de repas scolaire pour lutter contre la malnutrition ainsi que des campagnes de sensibilisation sur la santé et l’hygiène.
Enfin, la flexibilité du calendrier scolaire est un aspect à considérer. Il est essentiel d’adopter le calendrier scolaire aux réalités climatiques, en tenant compte des saisons de pluies et de sécheresse, ce qui permettrait une planification adéquate et garantirait une continuité éducative.
Bien que le changement climatique impose des défis considérables à l’éducation, une approche proactive et collaborative entre le gouvernement, les écoles, les ONG et la communauté locale peut aider à atténuer ces impacts. En mettant en œuvre ces solutions, il est possible d’assurer un avenir éducatif stable et durable pour les élèves, malgré les défis environnementaux croissants.
Annie Ange Emilie NGO NTEP, stagiaire
