Le troisième numéro de Température, spécial Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants Transition écologique (FSPI-TE), a eu lieu le jeudi 18 avril 2024, sur Kalak FM. Romulus Dorval Kuessié et ses invités ont abordé les questions de gestion durable des déchets.
La planète est en quête de solution face aux menaces qui pèsent sur l’environnement. L’une de ses solutions est de travailler sur les comportements des masses. C’est dans ce sillage que le projet FSPI-TE produit mensuellement une émission dans le cadre du programme température sur Kalak FM. L’émission est également par Wafrica TV. Le compte rendu en presse écrite est l’affaire de La voix des jeunes. Pour la troisième sortie, la thématique posée sur la table a porté sur les enjeux de la gestion durable des déchets.
L’ampleur du phénomène des déchets au Cameroun
Eric Fagsseu, expert en gestion et caractérisation des déchets, l’un des panélistes dresse l’état des lieux en ce qui concerne la production des déchets au Cameroun. Ce phénomène qui n’est pas récent trouve sa justification dans l’accroissement démographique. « C’est une situation assez critique. La bonne nouvelle, c’est qu’elle ne date pas d’aujourd’hui. Lorsqu’on remonte l’historique de la gestion des déchets au Cameroun, on se rend compte que c’est depuis les années 1930 que le problème se pose. Mais il faut dire que si les solutions adéquates ne sont pas trouvé le plutôt, le problème va s’empirer. Pourquoi, parce que, la production des déchets rime avec la croissance démographique. Plus la population augmente, plus la quantité de déchets augment. Il est connu que la population augment e au fil du temps. Ça c’est d’un. Ce calcul peut être faire plus simplement, parce que des études ont évalué qu’un individu au Cameroun produit environ 0, 6 Kg de déchets par jour. Vous savez que quand vous avez la population avec la quantité moyenne qui est produite, forcement la quantité des déchets va davantage croitre », déclare-t-il.
Le changement de mode de consommation et de production et l’urbanisation galopante de nos villes est aussi une cause de la production énorme des déchets. « L’autre élément également à prendre en compte, c’est le changement de production d et de consommation. Je vais quelques exemples. Avant, nos mamans lorsqu’elles donnaient naissance, elles savaient que si elles ont deux demi douzaines de couches carrés, c’était suffisant pour pouvoir gérer les sels des enfants jusqu’à ce qu’ils deviennent matures au cours de deux ans, deux ans et demi. Aujourd’hui, le changement du mode de consommation a mis sur le marché, les couches jetables. La demi-douzaine avant, une maman pouvait utiliser 30 couches carrées pendant les deux ans et demie, aujourd’hui, on estime qu’un enfant utiliser lui seul pratiquement 3500 couches jetables au cours de deux ans et demi. Évaluez la quantité de déchet que cela engendre sur l’environnement. Jusqu’ici on ne parle pas de valorisation de ce type de déchet. Dans le secteur de la boisson, on sait que c’était la bouteille cassable qui était utilisé. Aujourd’hui, nous avons les bouteilles plastiques et les bouteilles cannettes. Regardez aujourd’hui à quoi ressemblent les cours d’eau, des quantités énormes de déchet plastique. Et à côté de ces éléments qui ont été évoqué, il y a aussi l’urbanisation avec le développement assez accéléré des différentes villes. Vous allez par exemple prendre le cas de Yaoundé, on dit que la population double carrément au cours d’une décennie et la plus la population s’accroit au sein des villes, plus la quantité des ordures augmente. Et il y a un réel problème d’urbanisation. On n’a pas anticipé le développement de nos villes et du coup on est submergé par les déchets. C’est un sérieux problème », déclare l’expert en gestion et caractérisation des déchets.
Cathy Yvette Nyake, Commissaire internationale déléguée chez les Scouts du Cameroun est d’accord avec le diagnostic fait par son co-panéliste. Elle pense que le chiffre de 0,6 kg de dchet par jour est minime au regard de l’accroissement de la population. Eric Fagsseu reprend la parole pour dire que la donnée est une issue d’une étude plus ou moins récente et qu’une nouvelle étude peut revoir à la hausse ce chiffre.
Les revêts des déchets
L’absence de gestion des déchets a un poids sur les citoyens. « Déjà on est mal à l’aise. Ça rend la ville salle », pense Cathy Yvette Nyake.
Eric Fagsseu parle des conséquences directes sur la population notamment sur le point de la santé. « Il faut évoquer les risques que cela a. On parle des inondations, c’est déjà suffisant. Donc, il y a ce problème des inondations et les risques sanitaires, parce que le choléra sort de là, il y a les moustiques que cela génère », précise le spécialiste en gestion et caractérisation des déchets.
Eric Fagsseu souligne que le gros problème de la valorisation des déchets, c’est le tri. Pourtant, il y a tellement de choses qu’on peut faire avec les déchets. Il y a beaucoup d’initiatives, mais peu d’accompagnement.
Les citoyens considèrent les déchets comme la dernière des choses à prendre en considération. Dans le contexte actuel, on consomme beaucoup jetables : assiettes, serviettes, mouchoirs, etc. Face à cette situation, les invités pensent qu’il faut une éducation, de la sensibilisation sur la gestion de déchets au Cameroun. Bien plus, ils disent que ce n’est pas une affaire de l’Etat et que la population a son rôle à jouer. Nous sommes tous acteurs de la gestion des ordures. C’est un appel au civisme environnemental en ce qui concerne la gestion durable des déchets au Cameroun.