C’est l’objectif visé par le 1er congrès de la Société Savante de Médecine Légale et Expertale du Cameroun (SMEC), qui a débuté le mercredi 20 novembre 2024, à la Salle de Conférence du Conseil Régional du Centre. Ce congrès marque une étape importante dans la sensibilisation et la compréhension des accidents médicaux.
Le choix du thème, « Les accidents liés aux soins médicaux : aléas, erreurs et fautes », trouve son fondement dans les récentes actualités médico-judiciaires du pays. L’émergence des plaintes des patients sur des incidents ayant affecté leur intégrité physique dans les hôpitaux met en lumière une nécessité : celle de mieux comprendre les mécanismes juridiques et les règles entourant ces incidents. L’enjeu est d’autant plus pertinent face à l’ignorance de la population et des professionnels de santé des procédures à suivre en cas de litiges, qu’ils soient liés à des erreurs humaines ou à des aléas des soins médicaux.
À la fin de la cérémonie d’ouverture, le Pr NSEME ETOUCKEY Éric, Président de la société savante de médecine légale et expertale du Cameroun (SMEC) a répondu aux préoccupations de la presse.
Est-ce qu’il faut se préoccuper de phénomène des accidents liés aux soins ?
Alors, parler de l’ampleur des accidents liés aux soins en termes de chiffres, c’est difficile puisqu’il n’y a pas d’études. Mais si nous devons nous fier à l’actualité que nous avons, il n’y a pas de jour qui se passe sans que des patients se plaignent ou à la télé ou à la gendarmerie d’un problème, d’un incident survenu dans les hôpitaux. On va donc dire que c’est un phénomène de plus en plus récurrent.
Au Cameroun, il existe ce qu’on appelle le consentement par écrit. Est-ce que ce n’est pas un frein à la responsabilité personnelle médicale aujourd’hui en termes de soins ?
Non, le consentement par écrit n’est que la preuve que nous avons expliqué au patient le traitement qui devait lui être apporté et qu’il a acquiescé. Aujourd’hui c’est une pratique qui doit se répandre. Ce n’est pas quelque chose de contraignant. Nous le faisons dans la pratique courante. Aujourd’hui nous devons juste le matérialiser par écrit.
Quelle est la différence entre l’erreur et la faute médicale ?
L’erreur n’est pas fautive. L’erreur part d’une bonne volonté, mais qui à la fin se termine mal, tandis que la faute, c’est une inobservance d’une règle de sécurité.
Alors monsieur le Président, quelles sont les tenants et les aboutissants de ce premier congrès ?
Pour ce premier congrès, nous voulons déjà rappeler à tous les participants, ce que c’est qu’une faute médicale et pouvoir faire la part des choses entre la faute qui est préjudiciable, l’erreur qui entraîne une indemnisation et l’aléa pour laquelle nous ne serons pas poursuivis. Nous voulons rappeler cela, rappeler les responsabilités des soignants. Nous voulons développer plutôt ambitionnant de développer un algorithme de gestion des accidents liés aux soins qui nous qui n’intègrent pas la violence que nous voyons aujourd’hui et que nous condamnons fermement.
Le 1er congrès de la Société Savante de Médecine Légale et Expertale du Cameroun représente une plateforme essentielle pour discuter des défis rencontrés dans la gestion des accidents médicaux. En réunissant les acteurs du secteur de la santé et les experts en médecine légale, il permettra de mieux cerner les enjeux juridiques et médicaux associés aux aléas, erreurs et fautes. Le congrès s’achève le 22 novembre 2024.
Chancelin WABO