Une publication sur Facebook laisse croire que le cancer du col de l’utérus est sexuellement transmissible. Après vérification, il ressort que le cancer du col de l’utérus n’est pas contagieux, mais son principal facteur de risque est lié à une infection par le virus du papillome humain (HPV), qui se transmet par contact sexuel.
Selon, le réseau d’établissements de santé en France (ELSAN), le cancer du col de l’utérus, à ne pas confondre avec le cancer du corps de l’utérus (endomètre), est une affection grave qui se développe sur la muqueuse du col de l’utérus, la partie inférieure de l’utérus qui relie cet organe au vagin. Mathieu DANRA, médecin, déclare sur sa page Facebook, le 25 janvier 2025 que c’est une maladie contagieuse: « Le cancer du col de l’utérus est sexuellement transmissible ». La publication du Dr Mathieu DANRA au moment de sa mise en ligne de cet article enregistre 271 réactions, 607 commentaires et 1900 partages.
Vérification
Nous avons mené une recherche par mots-clés sur Google. Les résultats de cette recherche précisent qu’on ne contracte pas directement le cancer du col de l’utérus après un rapport sexuel. On peut plutôt être infecté au virus du papillome humain (HPV), responsable du cancer de l’utérus dans le cadre d’un rapport sexuel qui peut aboutit à cette tumeur maligne. Une publication de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) explique bien le mécanisme d’infection au cancer du col de l’utérus : « Le virus du papillome humain (HPV) est une infection sexuellement transmissible courante qui peut toucher la peau, la région génitale et la gorge. La quasi-totalité des personnes sexuellement actives seront infectées à un moment de leur vie, le plus souvent sans présenter de symptômes. Dans la plupart des cas, le système immunitaire élimine le virus de l’organisme. L’infection persistante par le HPV présentant un risque élevé peut entraîner des anomalies cellulaires qui se transforment en cancer ».
Delecourt Adeline (2014, p.13) déclare dans sa thèse sur la place de la vaccination dans la prévention du cancer du col de l’utérus que : « La transmission du virus se fait par voie sexuelle et la persistance de cette infection est un facteur de risque important dans le développement de la pathologie ». Autrement dit, si l’infection au HPV persiste sur une longue période, elle peut évoluer au cancer du col de l’utérus. Le schéma ci-dessous de e-cancer décrit le processus d’infection au cancer du col de l’utérus.
Schéma explicatif de l’infection au cancer du col de l’utérus-source : e-cancer, 2019
Regard de l’expert
Nous avons contacté via WhatSapp, le Dr Franck Elame, résident ooncologue pour avoir son avis d’expert, met en évidence le lien direct entre l’infection par le virus du papillome humain (HPV) et le développement du cancer du col de l’utérus. Il explique que le HPV, un virus transmis sexuellement, est le principal responsable de ce type de cancer. Cependant, le processus est lent : il faut généralement environ 15 ans après l’infection initiale pour qu’un cancer se développe. « Le cancer du col se développe à partir d’un virus qui est sexuellement transmissible, le HPV (Human Papilloma Virus). Ce virus prend en moyenne 15 années pour développer le cancer. Le fait d’avoir un rapport sexuel prédispose au virus qui sera responsable de ce cancer. D’où l’intérêt du volet préventif, la vaccination et le dépistage précoces (Frottis cervico-vaginaux). Lorsque qu’on fait le dépistage des lésions au stade précancéreux, il est beaucoup plus facile de prendre en charge le cancer lui-même », répond-il.
Verdict
En conclusion, bien que le cancer du col de l’utérus lui-même ne soit pas contagieux, il est directement lié à une infection sexuellement transmissible (VPH). Aussi, il convient de préciser que le HPV n’entraine pas un cancer dans 100 % des cas, c’est-à-dire que contracter le virus ne signifie pas forcément développer un cancer. L’expert souligne l’importance des mesures préventives (vaccination et dépistage) pour lutter contre le cancer du col de l’utérus, qui est évitable et traitable lorsqu’il est pris en charge suffisamment tôt.
Chancelin WABO
