Dans cette interview, le Dr Serge Bruno EBONG, physiologiste et enseignant à l’université, aborde la prise en charge du rhume et des rhinites chez les enfants. Il explique comment réagir face aux symptômes de nez bouché, l’importance d’une intervention rapide, et met en garde contre l’utilisation de certains médicaments couramment utilisés. Le Dr EBONG donne également des recommandations pratiques pour prévenir et gérer ces affections respiratoires, soulignant les dangers de l’automédication et l’importance de consulter un professionnel de santé pour un traitement approprié.
Rhume-nez bouché… Comment se comporter face à ces symptômes chez un enfant ?
Serge Bruno EBONG : Déjà face à un symptôme de nez bouché ou alors congestion nasale comme on l’appelle. La première attitude, c’est ne pas paniquer. Si un enfant se retrouve dans un tableau de congestion nasale, faut pas paniquer, il faut se rapprocher d’un personnel soignant. Ça peut être un médecin, un infirmier, qui, après examen physique, après interrogatoire auprès de l’enfant, pourra définir un protocole adapté.
Faut-il intervenir dans tous les cas ?
Serge Bruno EBONG : Oui, il faut intervenir dans tous les cas, parce que c’est un signe qui peut cacher des maladies très graves. Généralement, les congestions nasales sont des signes, soit d’infection respiratoire, chez l’enfant. Ça peut être une bronchite chronique, une bronchiolite ou alors une pneumonie. Des infections que, si elles ne sont pas prise en charge à l’immédiat, peuvent entrainer des complications. Donc, il ne faut pas dormir sur ses lauriers et intervenir dans les délais raisonnables.
Y-t-il des médicaments déconseillés ?
Serge Bruno EBONG : Les médicaments déconseillés en première intention sont ce qu’on appelle généralement les décongestionnants nasaux comme le menthol, comme beaucoup de personnes ont l’habitude d’en utiliser dès qu’ils se retrouvent un peu encombrés. Pourquoi est-ce qu’ils sont déconseillés? Parce que ces médicaments-là contiennent une substance appelée l’éphédrine, qui au contact par exemple de la circulation sanguine de l’enfant peut avoir des effets secondaires cardiaques à type de palpitation, à type aussi de trouble de rythme cardiaque. Donc, voilà principalement les molécules couramment utilisées mais qui sont déconseillées.
Y-a-t-il des effets secondaires connus ?
Serge Bruno EBONG : Oui, les effets secondaires tels que je l’ai dit on peut avoir des réactions à type d’allergie. On peut aussi avoir des réactions au niveau du système cardio vasculaire avec des palpitations, avec des troubles du rythme cardiaque. On peut également avoir la respiration qui se retrouve compromise et l’enfant rentre dans un tableau de détresse respiratoire.
Avez-vous d’autres recommandations ?
Serge Bruno EBONG : Les autres bon gestes à connaitre consistent à assainir l’environnement immédiat de l’enfant en respectant les règles d’hygiène élémentaires de manière à ce que l’enfant ne se retrouve pas exposé soit à des moisissures liées à l’humidité, soit à des particules de poussière, soit à des pollen de fleurs. Il faut simplement assainir son environnement et pour des enfants qui sont déjà dans ce tableau clinique, qui présentent ce signe de nez bouché, éviter de les faire coucher sur le dos, éviter qu’ils soient couchés en décubitus dorsal parce que cette position peut compromettre davantage la respiration.
Votre avis sur l’automédication ?
Serge Bruno EBONG : Il est complètement déconseillé à tout parent dont l’enfant présente un nez bouché de faire recours à l’automédication. Si l’enfant présente ce symptôme, il faut se rapprocher d’un personnel soignant, un infirmier ou un médecin qui pourra après examen de cet enfant définir le protocole adéquat. L’automédication, en sons sens, pourra avoir des conséquences notables chez l’enfant.