Julie sourit. Elle a un magnifique sourire. Un sourire empreint de beauté et d’innocence. Un sourire qui vous plonge dans votre enfance. Un sourire qui surement se perdra bientôt dans les méandres de la douleur et du désespoir.
Tuberculose chez l’enfant: une situation alarmante
Julie ne veut pas s’arrêter de sourire malgré la situation. Oui elle sourit parce qu’elle a de belles fossettes qui attendrissent son visage ovale noir d’ébène. Elle s’accroche à ce sourire qui lui reste car c’est une enfant malade. Julie a 7 ans et elle est atteinte de tuberculose. Elle a été contaminée par son papa malade, décédé quelques mois plus tôt. Quand Julie sera grande, elle voudrait devenir activiste, comme cette petite fille qu’elle a vu dans son livre d’histoire. La maitresse lui a dit qu’elle s’appelle Malala Yousafzai, elle est pakistanaise et elle milite pour le droit des enfants et des jeunes filles dans le monde. Julie est encore un enfant mais elle sait qu’elle veut aider les enfants du Cameroun et d’Afrique à ne plus tomber malade. Elle veut se battre pour que tous les enfants puissent aller à l’école et bénéficier de la plus belle éducation possible. Elle veut contribuer à ce que « tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans des conditions de dignité et d’égalité et dans un environnement sain » tel que porté par les objectifs pour le Développement Durable. Et pourtant, peut-être Julie ne réalisera jamais son rêve. Elle est née dans un pays où 74% des enfants de 0 à 14 ans ne sont pas diagnostiqués de la tuberculose alors que les infections respiratoires basses représentent la 4 ème cause des décès chez les enfants.
Tuberculose chez l’enfant: Pourquoi c’est plus compliqué ?
La tuberculose chez les enfants est particulière. Les enfants ne sont généralement pas en mesure de produire les crachats nécessaires au diagnostic. De plus, ils contractent plus fréquemment une tuberculose extrapulmonaire et sont plus vulnérables à la méningite tuberculeuse et à la tuberculose miliaire, deux formes de tuberculose extrapulmonaire plus difficiles à traiter que la tuberculose pulmonaire et associées à des complications médicales. Aussi, la tuberculose est asymptomatique chez la moitié des enfants. Julie a été longtemps asymptomatique. En général, ce sont les radiographies qui permettent de faire le diagnostic. Cependant on peut avoir des symptômes généraux tels que : fièvre, toux, baisse de l’appétit, amaigrissement, gêne respiratoire.
Stratégies pour éradiquer la tuberculose chez l’enfant
Trop d’enfants sont victimes de cette tueuse silencieuse, sournoise mais dévastatrice. Il est urgent d’intégrer la tuberculose dans les soins essentiels des services de santé maternelle et infantile ; ce qui permettra à tous les enfants comme Julie d’être dépisté systématiquement en cas de suspicion de tuberculose, d’être pris en charge gratuitement et d’être suivi par les professionnels pendant des années.
En effet, la stratégie devrait être axée autour des points suivants :
1.Examiner tous les enfants qui ont été exposés à la tuberculose en raison de la présence d’un malade dans leur entourage. 2.Dans le cadre de la co-infection VIH-tuberculose, il faut traiter immédiatement la tuberculose s’ils présentent des signes et des symptômes caractéristiques, même si le diagnostic n’est pas définitif. 3. Former tous les agents de santé qui s’occupent de femmes enceintes, de nourrissons et d’enfants afin de vérifier le risque tuberculeux des patients, les symptômes qu’ils présentent et les orienter pour un traitement préventif ou le traitement de la tuberculose si nécessaire. Bien prendre en compte la tuberculose multirésistante qui est un facteur majeur de mortalité. 4.Bien que le bacille de Calmette-Guérin (BCG) n’induit pas de protection à vie contre la tuberculose pulmonaire et ne peut être utilisé sans risque chez les enfants vivant avec le VIH, il faut renforcer la vaccination de tous les enfants à la naissance.
Perspectives pour de lendemains meilleurs
La tuberculose peut être éradiquée chez les enfants. A cet effet, le plaidoyer doit être renforcé pour :
1.Augmenter les activités de sensibilisation à tous les niveaux. 2.Accroître les fonds consacrés aux programmes de lutte contre la tuberculose de l’enfant et de l’adolescent. 3.Mener des interventions préventives et les élargir. 4.Intensifier la recherche des cas de tuberculose de l’enfant et de l’adolescent et dispenser un traitement à grande échelle. 5.Mettre en œuvre des stratégies intégrées, centrées sur la famille et la communauté.
Julie, continues de sourire, tu seras sauvée.
Très bel article. Cette façon subtile de raconter l’histoire terrible de Julie nous ferais presque croire qu’on lit un film qui porte sur le rêves et les merveilles. Mais hélas, il s’agit bel et bien d’un triste fléau qui dévaste notre société et qui tue nos enfants.
Merci pour cet article qui fait prendre conscience.
Merci infiniment pour les encouragements
Quand je te lis je me rappel celui qui m’a formé à rédiger les articles. Mais je n’ai pas encore saisie cette manière subtile d’en mener le lecteur en embillisant l’histoire par des adjectifs. Bel article.
Je me suis vraiment emportée dans la lecture de cet article. C’est écrit avec une de ces originalités. Qu’on ait envie d’apprendre davantage sur la tuberculose ou pas, en te lisant, on ne veut plus s’arrêter. Merci de nous apprendre et de nous sensibiliser sans qu’on ait l’impression de s’ennuyer. Très bel article et surtout très édifiant. Beaucoup de courage à Julie et à tous les enfants qui, comme elle sont atteint de Tuberculose. À mon niveau, je senbiliserai plus d’un dans mon entourage afin de participer à la lutte contre la tuberculose de l’enfant.
En effet Elsa, la tuberculose de l’enfant est une maladie mal connue. Contente que vous soyez désormais engagée pour le combat
Je viens de découvrir ton blog. Belle plume, de plus les infos sont pertinentes.Un grand merci.
Merci beaucoup Achille pour ce retour positif