L’émission Température du 21 mars 2024 sur Kalak FM s’est appesanti sur le rôle que la femme doit jouer dans la transition au écologique au Cameroun.
Le mois de mars dans le monde est dédié à la femme. Le projet Fonds de Solidarité pour les Projets Innovants-Transition Ecologique FSPI TE, ne s’est pas éloigné de cette réalité pour interroger le rôle de la femme dans la transition écologique au Cameroun. « Pourquoi placer la femme au cœur de la transition écologique ? », a été le thème du deuxième numéro de Température FSPI-TE. Pour parler de cette thématique, Romulus Dorval Kuessié, le présentateur a réuni autour de lui deux panélistes. Le premier panéliste est madame Cathy Nyake, Commissaire international chez les Scouts du Cameroun. Le deuxième panéliste est le Dr Njekeu Narcisse, Ecologue et chargé de communication FSPI-TE à Youth for Health and Development of Africa YOHEDA.
La femme au cœur de la transformation de la société
Pour parler du rôle de la femme dans la transition écologique, il est important de reconnaitre d’abord que les femmes sont de plus en plus au cœur des actions qui impactent la société. À la question de savoir s’il y a des actions qui sont faites en faveur de la femme, Cathy Nyake répond par l’affirmative. « Je pense que plusieurs organisations aujourd’hui se sont penchées sur la question en essayant de créer des programmes d’insertion socioprofessionnel de la femme, en essayant de fédérer les femmes autour de certains questions, par exemple le leadership, l’entrepreneuriat, le fait d’oser et de sortir de son cocon », indique l’étudiante en communication des organisations à l’ESSTIC.
La posture de Cathy Nyake est partagée par le Dr Narcisse Njekeu. Toutefois, il reconnait que ce n’est pas encore suffisant et qu’il y a beaucoup de choses à faire encore en faveur de la femme. « Déjà, il faut se réjouir des initiatives qui sont prises, parce que là des choses sont déjà faites et c’est très intéressant, il faut encourager ça, mais on n’a pas encore atteint le niveau qui doit être atteint, on n’a pas encore le quota qui doit être atteint, il y a encore du travail à faire, il y a encore du chemin à faire. Je pense que plus le temps va passer, plus on va se rapprocher des objectifs escomptés », déclare l’écologue.
La femme au cœur de la transition écologique
Les femmes font beaucoup pour la transition écologique au Cameroun en se mettant ensemble pour des actions positives en faveur de l’environnement. En tant que formateur écologique, le Dr Narcisse Njekeu dit avoir déjà accompagné les femmes dans l’agro-écologie. « Aujourd’hui on a beaucoup de femmes qui s’impliquent dans le développement durable et la transition écologique, notamment plusieurs association de femmes paysannes qui se sont mis ensemble. Dernièrement j’étais à séminaire de formation où des femmes nous ont sollicité pour pouvoir les accompagner dans les pratique d’agro écologique, c’est-à-dire on les apprend comment est-ce qu’on peut cultiver et entretenir un champ durablement tout en respectant l’environnement. On a plusieurs autres femmes qui se regroupent en associations pour pouvoir lutter contre et prévenir les changements climatiques à leur niveau », déclare le chargé de la communication de FSPI-TE.
Cathy Nyake est convaincu également que la femme a son mot à dire dans la transition écologique, dans le développement durable. Elle s’appuie sur le mouvement scout auquel elle appartient pour montrer la place de la femme dans la transition écologique. D’ailleurs, elle fait la précision selon laquelle, les projets conduits par les femmes rencontrent beaucoup de succès. « La femme a son mot à dire dans la transition écologique. Je ne veux pas sortir du le spectre scout dans lequel je suis, parce que c’est le monde dans le lequel j’évolue. Là-bas par exemple, le concept des ODD. Quand on prend le Science Mathématique et ça c’est vraiment pour les filles, c’est pour les amener à prendre des actions en faveur de la communauté. Il y a des programmes par exemple le He for She qui permet à la femme de pouvoir prendre des actions et c’est en ça que le projet FSPI a été lead dans notre association en majorité par les femmes, parce qu’on voudrait les faires participer. Généralement, on voit dans notre association, tous les projets qui lead sont par les femmes, ce sont les projets qui réussissent le mieux. Ça fait en sorte que d’avantage on essaye de leur faire confiance et de leur donner la responsabilité », affirme-t-elle.
Les limites de la femme dans la transition écologique
C’est un fait désormais, la femme a une place importante dans la transition écologique. Toutefois, elle fait face à certains obstacles qui peuvent l’empecher de se mouvoir dans les actions de transition écologique. Cathy Nyaké qui coordonne le projet FSPI-TE dans son entité Scout ressort l’une des difficultés rencontrées par les femmes chez eux. « Des inégalités sont perçues aussi, il ne faut pas qu’on se mente. Par exemple, le projet qu’on a avec FSPI-TE, c’est un projet de recyclage du plastique et une des actions que devait être mener sur le terrain, par exemple c’est de construire les grilles pour mettre dans la voirie municipales et recueillir les plastiques et là on observe immédiatement des limites. Là il faut encourager les femmes à se dire vouloir tu peux, va-y, tout ça. C’est une limite qui peut être là. Mais la partie conception, dans la partie réalisation du projet et dans quelques pans du projet, elle a son mot à dire », précise-t-elle.
Abondant le sens des limites de la femme, le Dr Narcisse Njekeu relève les limites sur le plan culturel et les milites inhérentes à la femme elle-même. « Les femmes ont un très grand potentiel qu’il faut reconnaitre. Mais à certain niveau, on a un problème culturel qui bloque et limite un certain nombre de chose. Aussi certaines femmes ont encore une mentalité rétrograde, elles ne s’estiment pas capable », souligne l’écologue. Malgré ces barrières, il martèle quand même que plusieurs femmes ont déjà compris quelles sont leurs capacités, quels sont leurs potentiels et qui mettent cela en œuvre.
Les panélistes invitent les femmes à transcender les barrières pour impacter dans la transition écologique plus que ce qu’elles font en ce moment. Ils estiment qu’il doit y avoir une véritable inclusion. Il faut des programmes pour fédérer les hommes et les femmes, par exemple, un He for She écologique.