Le 28 juin 2025, l’émission Température sur Kalak FM consacré au projet FSPI-TE la transition écologique au Cameroun, a réuni des représentants d’organisations de la société civile (OSC), en partenariat avec les Nations Unies et le gouvernement, pour débattre des enjeux, défis et perspectives liés à la transition écologique.
Animée par Romulus Dorval KUESSIE, l’émission a accueilli Venetia MENGUE, responsable plaidoyer et communication de JFE Cameroun, ainsi qu’Armel Victorien BELLA, responsable communication du CA-FER. À travers leurs échanges, ils ont mis en lumière le rôle fondamental des OSC dans la sensibilisation, la mobilisation et le plaidoyer pour une transition écologique durable.

Le rôle des organisations de la société civile (OSC) dans la transition écologique
Selon Armel Victorien BELLA, la transition écologique correspond à un « processus de transformation profonde de notre société et de nos villes, visant à offrir un développement durable et soutenable ». Ce changement global touche nos modes de vie, de production et de consommation, afin de préserver les ressources naturelles et de limiter l’impact environnemental. Les OSC sont au cœur de la transition écologique. Elles œuvrent à sensibiliser et mobiliser les populations, souvent avec le soutien financier du gouvernement et des Nations Unies. Venetia MENGUE rappelle que « les OSC ne cherchent pas à se faire de l’argent, mais offrent gratuitement éducation, formation et moyens de produire sainement, afin que les bénéficiaires en tirent profit eux-mêmes ». Le CA-FER, par exemple, organise des ateliers pratiques qui encouragent l’utilisation de matériaux locaux pour des projets durables, et forme jeunes et adultes sur les enjeux écologiques.
Défis et perspectives pour l’Afrique francophone
Malgré ces efforts, Armel Victorien BELLA pointe plusieurs défis majeurs. En Afrique francophone, la mobilisation est freinée par une certaine dispersion des acteurs, contrairement à l’Afrique anglophone qui présente une meilleure cohésion. Cette division complique la promotion des énergies renouvelables et l’efficacité de la coalition panafricaine, qui regroupe cinq pays francophones clés, dont le Cameroun. La communication reste également un obstacle : les acteurs peinent à partager les informations en temps réel, limitant leur influence sur les décisions internationales. Pour y remédier, le CA-FER a créé une plateforme dédiée à la coordination et au partage des informations entre les pays francophones.
Sur le plan international, le financement soulève des interrogations. Les grandes puissances, principales responsables de la pollution mondiale, ne respectent pas toujours leurs engagements, notamment ceux de l’Accord de Paris. Cette situation questionne la solidarité internationale et souligne l’urgence pour les pays africains de développer leurs propres stratégies adaptées à leurs réalités écologiques.
Actions concrètes et initiatives locales
Au-delà des grandes stratégies, les acteurs locaux multiplient les initiatives. Le CA-FER informe et forme les jeunes et les adultes sur l’importance de la transition écologique. Une récente opération au Cameroun, en partenariat avec la Jeunesse pour la Solidarité et la Citoyenneté (JSC), a sensibilisé les jeunes et exploré des moyens de générer des revenus grâce à des matériaux locaux. Le ramassage des déchets, bien que souvent perçu comme une action simple, reste un levier essentiel. Venetia MENGUE rappelle que ces opérations sont des exemples concrets qui encouragent chacun à agir : « La protection de l’environnement est l’affaire de tous, pas uniquement des OSC». Venetia Mengue souligne aussi l’importance du suivi des projets environnementaux : « une fois le projet mis sur pied, il est crucial d’assurer un suivi pour savoir si la bonne voie est empruntée, si des modifications sont nécessaires et pour évaluer ce qui a fonctionné ».
Une responsabilité collective pour un avenir durable
Au demeurant, la transition écologique au Cameroun, bien que soutenue par les OSC, le gouvernement et les partenaires internationaux, reste un défi majeur nécessitant une mobilisation accrue et une meilleure coordination, notamment en Afrique francophone. L’engagement local, à travers la sensibilisation, la formation et des actions concrètes, est essentiel pour faire avancer ce processus. À l’heure où les enjeux environnementaux se complexifient, il appartient à chaque acteur, individuel ou collectif, de prendre part activement à cette transformation durable, pour préserver l’avenir du continent et de la planète.
Marie Elise EBINEMBEGNE