Une information en circulation sur les réseaux sociaux, notamment X (anciennement Twitter) laisse croire que ne pas éjaculer pendant une semaine augmente la testostérone de 45 %. Après vérification, cette déclaration n’est pas fondée scientifiquement.
Contexte
Le dictionnaire Le Robert définit la testostérone comme l’hormone mâle sécrétée par les testicules, qui stimule le développement des organes génitaux mâles et détermine l’apparition des caractères sexuels mâles secondaires. La testostérone est aussi présente chez les femmes, même si elle ne fait pas l’objet de cet article.
Tout au long de leur vie, les hommes fabriquent la testostérone. Il est aussi possible de la booster naturellement. C’est dans ce contexte que le 26 mars 2024, le compte X intitulé Men’s Sexual Health, en français Santé Sexuelle des hommes a commis une publication dans laquelle elle dit que l’absence d’éjaculation pendant 7 jours accroit la testostérone de 45 %. « Not ejaculating for 7 days increases your testosterone by 45% », peut-on lire. La publication au moment de la mise en ligne de l’article enregistre 18,2 millions de vues, 1400 commentaires, 7 mille partages, 67 mille likes et 17 mille signets. Le compte X créé en octobre est suivi par 285.9 mille personnes.
Vérification
Pour se rassurer si l’absence d’éjaculation pendant 7 jours augmente la testostérone de 45 % chez l’homme, nous avons fait une recherche par mots-clés sur Google. Parmi les résultats de notre recherche, nous sommes tombés sur un article d’exseedhealth qui parle de la rétention du sperme et l’augmentation de la testostérone. L’auteur de l’article déclare qu’il n’y a pas de preuve scientifique qui soutient l’idée que la rétention du sperme augmente la testostérone. « Aucune preuve scientifique ne vient étayer l’affirmation selon laquelle la rétention de sperme augmente le taux de testostérone », peut-on lire dans l’article. Dans le papier, le rédacteur en s’appuyant sur deux précise que la rétention de sperme peut en réalité diminuer les niveaux de testostérone. La première étude en question montre que les hommes qui se sont abstenus d’éjaculer pendant 7 jours avaient des niveaux de testostérone plus bas que les hommes qui éjaculent régulièrement. La seconde étude montre aussi que les hommes qui s’abstenaient d’éjaculer pendant 21 jours avaient des niveaux de testostérone similaires à ceux des hommes qui éjaculaient régulièrement. Toutefois, l’auteur de la publication relativise les résultats de ces deux études et pense que des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer lesdits résultats.
Avis des experts
Nous avons contacté le Dr Anthony Mbarga, gynécologue pour son regard d’expert. Il dit qu’il ne pense pas le refus d’éjaculation pendant 7 jours augmente la testostérone de 45 %.
Le Dr Arielle Ngongang, Urologue que nous avons contactée également répond par la négative et dit qu’il n’y a pas d’études qui confortent cette déclaration. « Non. Malheureusement, je n’ai pas trouvé une étude qui me confortait dans ce sens-là. On n’a pas eu une étude qui faisait un rapprochement entre la testostérone et l’éjaculation », déclare-t-elle.
« En fait, pour éjaculer, il faut déjà avoir une bonne érection. Et donc, il faut que le taux de votre testostérone soit normal pour que vous puissiez avoir une bonne érection, une bonne éjaculation. Maintenant, si vous n’avez pas d’éjaculation, il n’y a pas une étude qui a montré une relation. Je n’ai pas vu une étude qui a comparé l’abstinence de 7 jours avec le taux de testostérone de 45%. Non, ce n’est même pas possible », explique-t-elle.
Verdict
Parvenue à la fin de la vérification, nous pouvons dire qu’il n’existe pas d’études montrant l’impact du refus d’éjaculation pendant 7 jours dans l’augmentation de la testostérone à 45 %. Au demeurant, en cas de préoccupation sanitaire, il est toujours important de se rapprocher d’un médecin. Il ne faut pas s’aventurer à s’approprier les solutions qui ne sont pas scientifiquement prouvées.