Préservation des mangroves : une priorité urgente pour le Cameroun

La mangrove du Cameroun, un écosystème vital et fragile, fait face à de nombreux défis environnementaux. L’émission Température spécial FSPI-TE du mois de juillet 2024, a plongé au cœur de ces problématiques, explorant les menaces qui pèsent sur cette zone côtière unique. Des experts, dont Espérance NOUMBOU, écologiste chercheure en hydrologie et environnement et Christian Diord DIFFO, environnementaliste et acteur du développement durable partagent leurs connaissances sur la préservation de la mangrove et les initiatives durables.

Les menaces de la mangrove

Pour faire une analyse approfondie des grands maux de la mangrove camerounaise, température a planté le décor en définissant la mangrove. Il ressort de l’intervention des panélistes que la mangrove est une zone de transition entre  les eaux douces et les eaux marines (littoral, sud-ouest). La végétation de la mangrove est particulière avec les palétuviers. La mangrove au Cameroun est menacée par plusieurs facteurs. Nous avons la pollution à travers les déchets plastiques, le changement climatique marqué par la montée des eaux, les plantes envahissantes, l’industrie extractive, la déforestation, la coupe de bois, etc. La particularité du bois de mangrove est qu’elle brule même mouillée.

Préservation des mangroves

Les mangroves, écosystèmes côtiers d’une importance écologique capitale, jouent un rôle crucial dans la protection des littoraux, la préservation de la biodiversité, et la lutte contre le changement climatique. Au Cameroun, ces zones fragiles sont menacées par diverses activités humaines, ce qui rend impératif l’adoption de mesures concrètes pour leur préservation.

L’État camerounais doit impérativement renforcer l’application des lois existantes relatives à la protection des mangroves. Bien que des cadres législatifs soient en place, leur mise en œuvre reste souvent insuffisante. En appliquant rigoureusement les lois, l’État peut limiter les activités destructrices et dissuader les pratiques qui compromettent l’intégrité de ces écosystèmes vitaux.

La préservation et la restauration des mangroves nécessitent une collaboration étroite entre l’État et les organisations non gouvernementales (ONG) ainsi que les organisations de la société civile (OSC). Ces acteurs, souvent en première ligne de la conservation, possèdent l’expertise et l’expérience nécessaires pour mener des actions efficaces. En se rapprochant des ONG et en soutenant leurs initiatives, l’État peut maximiser l’impact des efforts de conservation.

Il est essentiel d’impliquer les populations locales dans les efforts de préservation des mangroves. L’État devrait promouvoir des projets de formation sur la fabrication de foyers améliorés et de charbon écologique à partir de déchets. Ces initiatives permettraient non seulement de réduire la dépendance au bois de mangrove pour le combustible, mais aussi de diminuer les déchets, contribuant ainsi à une gestion plus durable des ressources locales.

La viabilisation des mangroves camerounaises devrait être envisagée comme un projet inclusif, réunissant l’État, les ONG, et les OSC. Un partenariat multipartite pourrait favoriser le développement de stratégies de gestion durable qui tiennent compte des besoins écologiques, économiques et sociaux. Ce type de projet inclusif garantirait que les intérêts de toutes les parties prenantes soient pris en compte, tout en assurant la protection à long terme des mangroves.

L’État doit prendre des mesures fermes contre les industries qui s’installent autour des mangroves et contribuent à leur dégradation. Des sanctions appropriées doivent être appliquées pour décourager ces pratiques nuisibles et protéger ces écosystèmes essentiels. La régulation stricte des activités industrielles près des zones de mangrove est cruciale pour empêcher la pollution et la destruction de ces habitats fragiles.

La préservation des mangroves au Cameroun est une urgence écologique qui nécessite l’action concertée de l’État, des ONG, des OSC, et des populations locales. En renforçant l’application des lois, en favorisant la coopération, en impliquant les communautés locales dans des initiatives durables, et en sanctionnant les activités destructrices, le Cameroun peut assurer la protection de ses mangroves pour les générations futures.

Chancelin WABO

Posted by Yoheda

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