La biodiversité camerounaise, un trésor menacé ?

La quatrième de Température spécial FSPI-TE  a eu lieu le jeudi 16 mai 2024, sur Kalak FM. 94.5. La biodiversité a été au chœur des échanges.

La journée internationale de la biodiversité est célébrée le 22 mai de chaque année civile. « Faites partie du plan, gérez-vous durablement la biodiversité ? », a été le thème de l’édition de 2024. En prélude à cette édition, le programme Température, spécial FSPI-TE  a parlé des stratégies pour limiter la perte de la biodiversité au Cameroun. Pour parler de ce thème, Romulus Dorval KUESSIE s’est entretenu avec deux invités : le Dr Florence PALLA, spécialiste en gestion de l’environnement et le Dr Narcisse NJEKEU, Ecologue et communicant FSPI-TE.

Cette production est réalisée avec le soutien du Conseil du Nouveau Sommet Afrique-France, l’Ambassade de France et le projet FSPI Transition écologique. Le cadrage vidéo est assuré par les équipes de Wafrika TV. Les comptes rendus presse sont assurés par La Voix de jeunes et YOHEDA.

L’émission a exploré en profondeur les défis et les enjeux liés à la préservation de la biodiversité au Cameroun, avec les contributions d’experts et des réflexions sur les responsabilités de la population et de l’État dans cette entreprise cruciale.

La biodiversité au Cameroun : un trésor à préserver et à valoriser

La biodiversité, ou diversité biologique, est un concept essentiel qui englobe l’ensemble du vivant et des écosystèmes qui l’entourent. Pour un Camerounais lambda, cela signifie la variété des espèces animales et végétales, ainsi que les écosystèmes tels que les montagnes, les plaines, les lacs et les rivières. Le Cameroun, souvent qualifié d’« Afrique en miniature », est un véritable fleuron de biodiversité avec une diversité d’écosystèmes, de faune et de flore qui en fait une nation unique.

La richesse écologique du Cameroun

Le Cameroun se distingue par une incroyable diversité de paysages et d’écosystèmes. Des montagnes aux plaines, des forêts denses aux savanes, des lacs aux rivières, le pays offre une multitude d’habitats naturels. La flore du Cameroun est riche et variée, comprenant de nombreuses plantes médicinales et produits forestiers non ligneux qui sont utilisés localement pour la médecine et d’autres usages. La faune, bien que célèbre pour ses éléphants, abrite également de nombreuses espèces moins connues mais tout aussi importantes, dont certaines ne se trouvent qu’au Cameroun, comme dans la forêt d’Ebo.

L’importance de la gestion durable

La gestion durable de la biodiversité est cruciale. Le Dr Narcisse NJEKEU souligne que la biodiversité ne se limite pas à la diversité des espèces mais inclut également la diversité génétique, fondamentale pour la résilience et l’adaptation des espèces. Une gestion durable permet de préserver cette diversité, essentielle pour la santé des écosystèmes, la lutte contre les changements climatiques, et la prévention des catastrophes naturelles.

La biodiversité a également une valeur économique significative. Elle contribue à la médecine, à l’alimentation, et aux activités génératrices de revenus, telles que le tourisme. Par exemple, des produits comme le poivre de Penja, labellisé et reconnu internationalement, démontrent comment la valorisation des produits locaux peut stimuler l’économie.

Les défis de la conservation

Malgré sa richesse, la biodiversité camerounaise est menacée. Selon les experts, plus de 1 097 espèces sont en danger d’extinction au Cameroun. Les principales menaces incluent la croissance démographique, l’urbanisation, et l’implantation de grandes industries agro-industrielles qui empiètent sur les habitats naturels des animaux. Ce conflit d’utilisation de l’espace conduit souvent à des interactions négatives entre les humains et la faune, comme les éléphants envahissant les cultures.

La responsabilité de cette situation est partagée. Les populations locales, souvent par nécessité, utilisent les ressources naturelles de manière non durable. L’État, de son côté, a parfois montré un certain laxisme dans la gestion des aires protégées et la réglementation de l’occupation des terres. Par exemple, des populations s’installent dans des parcs nationaux comme celui de la Bénoué, sous le regard des autorités, entraînant la dégradation de ces espaces protégés.

L’avenir de la biodiversité camerounaise

Pour un avenir durable, le Dr Florence PALLA pense qu’il est essentiel de renforcer la gestion des aires protégées et d’améliorer l’aménagement du territoire. Les efforts doivent se concentrer sur la sensibilisation des populations à l’importance de la biodiversité et sur la mise en place de politiques rigoureuses de conservation. Valoriser la biodiversité en tant que capital naturel peut également aider à intégrer sa protection dans le développement économique du pays.

Ainsi, la biodiversité camerounaise, véritable trésor national, peut non seulement être préservée pour les générations futures mais aussi servir de moteur de développement économique, contribuant à la richesse et au bien-être de la nation.

Posted by Yoheda

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